Nous skions à l'ombre et notre objectif est en pleine lumière ; comme irrattrapable car le soleil en train de se coucher. Nous skions à 500 mètres l'un de l'autre et pourtant, sans nous consulter, lorsque nous sortons de l'ombre à la lumière l'émotion nous gagne, le spectacle est grandiose, on se sent minuscules, les larmes ne sont pas loin...
Samedi 16 avril : 6° jour
Départ
11H mais Lucas est reparti de 7 à 9H faire une petite virée. La visibilité est limite. Il y a beaucoup de vent et il neige. Nous traversons une nouvelle zone de moraines dans un dédale de grandes roches posées par l'ancien
glacier. L’atmosphère est étrange voire un peu inquiétante. On slalome à travers ce chaos qui n'est pas à notre échelle. Nous terminons l'étape en progressant dans le lit gelé d'une rivière.
C'est vraiment joli, d'autant que la météo s'améliore rapidement. Nous bivouaquons au pied de l'Ahkka avec de l'autre côté le Gisuris.
Peu à peu nous commençons à entrevoir des balais lumineux diffus dans le ciel et tout d'un coup l'intensité s'amplifie. L'espace de 15 à 30 secondes nous sommes sous une aurore d'une amplitude inouïe qui balaye le spectre lumineux de ces milles feus.
Il doit être environ minuit. Nous nous arrêtons et sortons nos sacs de couchages pour
nous apprêter à passer une nuit à la belle étoile. Les yeux rivés dans le ciel à lutter contre le sommeil pour ne rien manquer nous glissons doucement de notre rêve éveillé dans un profond sommeil.
Pour rejoindre le lac d'Akka et retourner à Ritsem nous devons traverser de nouveau une moraine très peu enneigée, dans un dédale de pierres, de ruisseaux et de végétation. Midi nous arrivons sur les bords du lac et pouvons voir Ritsem sur la rive opposée.
Nous déjeunons. Le temps est magnifique. Pas un nuage.
Le moral est moyen comme souvent en fin de voyage. La traversée de 12 kilomètres est interminable. Les proportions déroutantes. Plus de 3 heures pour y arriver. Le coup de grâce sera donnée à Ritsem car pour atteindre le refuge qui se trouve en haut du village. Il nous faudra presque 1 heure de galère pour monter car les routes ne sont plus enneigées. Nous finirons même par porter les pulkas une par une.
Nous imaginions faire la fête pour cette dernière soirée ensemble mais il est parfois difficile de sortir de sa bulle.
Nous vidrons quand même quelques bières je vous rassurre :-)